L’acné et moi

C’est une très longue histoire mais qui a eu une fin, et heureuse 😊 Une histoire qui a duré près de 10 ans, une identité de « boutonneuse », dont il n’est pas facile de se détacher. Encore aujourd’hui, tous les matins je m’inspecte dans le miroir pour voir s’il n’y a pas eu quelques éruptions inopinées dans la nuit. J’ai encore parfois des vieux réflexes durant la journée où je me dis que je ne peux pas me toucher le visage de peur d’infecter ma peau. Bref, l’acné a fait partie de moi…

Il est important de rappeler que la peau est le miroir de l’âme, le reflet de notre moi profond… Qui met parfois un peu de temps avant de trouver son chemin, l’apaisement et la sérénité. Je remercie ma peau de m’avoir parlé, de m’avoir poussé dans mes retranchements et de m’avoir permis d’être aussi la personne que je suis aujourd’hui.

Mon acné a démarré à 14-15 ans, normal durant la puberté. Mais elle s’est ensuite accentuée entre les classes de 1ère et terminale. Je me sentais très mal dans ma peau. Les boutons étaient nombreux, douloureux et répartis sur tout le visage. A cette époque, j’aurais adoré pouvoir me cacher derrière un masque ! A la place, je me rabattais sur des correcteurs anticerne avec lesquels je tentais tant bien que mal de camoufler toutes ces rougeurs… A ce moment-là, la dermatologue a convenu que Roaccutane serait la solution la plus adaptée. Je commence à prendre la pilule, je fais des prises de sang tous les mois pour vérifier que je ne suis pas enceinte… Mais en dehors de ces contraintes, je vis plutôt bien le traitement, je n’ai pas d’effets secondaires notables. Ma peau s’améliore rapidement, il n’y a rien à dire, Roaccutane est certes vraiment néfaste pour notre organisme, mais il fait des miracles… Je le prends environ 1 an je dirais. Mais l’acné revient 6 mois plus tard après son arrêt… A vrai dire, je n’y croyais pas, c’était trop beau pour être vrai. 

 


« A vrai dire, je n’y croyais pas,
c’était trop beau pour être vrai ».

Dans l’intervalle, je pars du foyer familial pour les études, en classe préparatoire plus précisément. Le médecin de famille me propose de me mettre sous antibiothérapie, et j’accepte. Je prends mes antibiotiques en continu et sur un an environ. Je ne me pose la question de savoir si c’est mauvais mon corps, je ne veux plus de boutons, je veux être tranquille. Je fais face à beaucoup de stress durant ces 2 années de prépa, c’est un soulagement de voir que les médicaments font effet.
J’arrive ensuite en école de commerce, la première année est assez zen, ma peau se porte bien et je crois même que j’arrête les antibiotiques. Puis vient mon premier stage, et l’acné revient petit à petit… Je me revois à la rentrée de septembre cacher mon visage avec mes cheveux. Je vivais un enfer. Je passe des heures à masser mon visage le soir avec toutes sortes de produits, j’investis même dans une petite machine qui permet de nettoyer la peau en profondeur (Pulvérisateur Lucas Championnière)… Durant la 2ème année d’école de commerce, je crois que ma peau s’apaise à nouveau, jusqu’au prochain stage je dirais ! 

Et puis je pars à Berlin en semestre à l’étranger, je décide d’aller voir une dermatologue sur place pour obtenir un autre avis. Elle me parle du lien qu’elle a réussi à faire entre l’augmentation de la consommation de produits laitiers, de chocolat, et celle de l’acné chez les jeunes adultes. Il est vrai qu’à cette époque je ne fais pas forcément attention à mon alimentation. Je mange effectivement beaucoup de yaourts, de fromages (et pas forcément de bonne qualité), des gâteaux industriels, du chocolat… Mais mon acné est stable et beaucoup moins gênante qu’avant. Je me sens bien à Berlin, j’y passe un des plus beaux moments de ma vie étudiante. Le retour en France est compliqué, je n’ai pas envie de rentrer, je dois trouver un stage de fin d’études et je me questionne beaucoup sur mes choix de vie professionnelle. Est-ce que je vais tenir dans le temps ? Est-ce que ça me plaît vraiment, etc ? 

Je fais alors mon stage de fin d’études dans un laboratoire de cosmétique naturelle et bio. Je suis ravie et cette expérience me plaît beaucoup. Néanmoins, intérieurement je ne me sens pas en phase avec moi-même. Mon estime, ma confiance, tout me semble tellement fragile. J’ai 23 ans, j’ai l’impression d’étouffer dans un corps que je n’ai pas choisi. L’acné revient en force, et là les boutons sont douloureux. Ils me réveillent la nuit, quand j’ai la joue posée sur l’oreiller… Je tente alors de consulter un thérapeute en médecine chinoise, qui m’explique à mon plus grand désarroi qu’il ne peut rien faire pour moi hormis me represcrire Roaccutane. C’est très compliqué à avaler, je ne m’y attendais pas du tout. Je vis ce 2ème traitement beaucoup plus difficilement que le 1er : les doses sont trop fortes et je fais pas mal d’eczéma sur les bras. Mais là encore, les boutons partent très rapidement… Pour revenir 6 mois plus tard après l’arrêt du traitement, comme la première fois ! Je décide alors de consulter une magnétiseuse qu’on me recommande, elle m’apaise beaucoup et m’enlève comme par magie des plaques entières. En parallèle, j’entame un travail personnel, je consulte une kinésiologue, une naturopathe, j’entreprends un voyage méditatif dans le désert marocain… Je fais des soins énergétiques, je commence la méditation, le yoga… Je décide de faire la paix avec moi-même et d’apprendre à m’aimer, avec des mes ombres et mes lumières. 

Aujourd’hui, cela fait 7 ans que je n’ai pas refait « de crise », et en même temps cela correspond aussi à toute cette période de cheminement, de profonde reconnexion avec la personne que je suis. Je remercie ma peau de m’avoir poussée à partir à la rencontre de mon moi profond. 

Aujourd’hui, je suis remplie de gratitude de voir ma peau aussi belle malgré toutes les tempêtes qu’elle a traversées. Je continue à en prendre soin, je la chouchoute avec des produits naturels, je ne l’agresse pas, et lui envoie des messages d’amour quand je croise son regard dans le miroir.

Cet article retrace mon expérience, ce qui a marché pour moi ne marchera pas forcément pour quelqu’un d’autre 😉

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